Le nom, premier ambassadeur de la marque

Le nom, premier ambassadeur de la marque

Bien choisir un nom pour son entreprise, sa marque, son produit ou son service est indispensable et ne s’improvise pas.

 

POURQUOI ?

Tout comme le prénom de son enfant, le nom commercial marque une naissance (ou une renaissance pour un changement de nom). Il est la première incarnation de l’image de marque : son premier vecteur.
Et tout comme pour les prénoms, l’enjeu principal est de se démarquer en créant une identité propre (changer l’orthographe, choisir un prénom ancien…).
Cependant, contrairement aux prénoms, nous avons l’avantage de connaître la « personnalité » de la société ou du produit avant et de pouvoir trouver un nom en adéquation ! Un peu comme avec un animal de compagnie que l’on adopte.

 

QUOI ?

Naming :
La création de nom (ou « naming » en Anglais) tout comme la création de marque (« branding » : plus d’explication ici), est un métier à part entière. Généralement assuré par des consultants en marketing/en stratégie de marque comme moi, des concepteurs rédacteurs, des linguistes, des sémiologues ou des designers/graphistes.
Bien sûr beaucoup d’entrepreneurs choisissent de s’y mettre eux-mêmes pour économiser les frais de recherche, ou parce que leur nouvelle entreprise est comme un bébé qu’ils veulent mettre au monde seuls.
Je comprends tout à fait ce point de vue. Cependant en tant que consultante en naming, je souhaitais faire comprendre par le biais de cet article l’importance du nom dans l’image de marque et la difficulté à trouver « le bon ».
Tous mes clients ont d’abord essayé de trouver eux-mêmes avant de prendre conscience qu’ils n’avaient pas les compétences requises et qu’il valait mieux investir un peu.
Car finalement le temps c’est de l’argent et si vous passez 2 mois à chercher, cela vous aura finalement coûté plus cher qu’en faisant appel à un spécialiste tout de suite, beaucoup plus efficace.
Vous comprendrez aussi, en parcourant ma méthode de travail, que les plateformes créatives et collaboratives proposant des noms pour quelques dizaines d’euros ne soient pas recommandables. Certes les 200 créatifs participant au « concours » (gratuit…) peuvent avoir beaucoup d’idées. Mais pour le prix (sachant qu’en plus un seul sera payé s’il est retenu) vous pensez bien que la stratégie est absente ou très réduite. D’ailleurs les noms sont livrés tels quels sans explication détaillée, tous comme les logos d’ailleurs.
Cependant je peux comprendre que chaque créateur d’entreprise n’ait pas le budget pour faire appel à quelqu’un : ces plateformes ont le mérite d’exister mais comme tout service low cost : la qualité est forcément moindre.
A ceux qui voudraient cependant absolument le faire seuls, vous trouverez tout de même quelques conseils ci-dessous 😉

 

Les différents types de nom :

Les patronymes
> Les noms de personnes, généralement les fondateurs.
Aujourd’hui surtout utilisés dans les secteurs de la création (design, mode… : Starck, Stella Mc Cartney, Lacoste), mais il y a quelques dizaines d’années dans tous secteurs (Michelin, Procter&Gamble, et même LU issu de la 1ère première lettre du nom des 2 fondateurs).

Les sigles
> Les ensembles de lettres dont chacune est le commencement d’un mot.
Exemples : SNCF, SFR, BMW, IBM, UMP, AOL…
Beaucoup utilisés par les grandes organisations (secteurs administratifs et techniques, scientifiques, politiques) pour être le plus complet et compréhensible possible. Vous comprendrez plus loin pourquoi on les délaisse de plus en plus.

Les acronymes
> Des sigles qui se prononcent comme des mots.
Exemples : ASICS (Anima Sana In Corpore Sano / un esprit sain dans un corps sain), IKEA (IK pour le nom du fondateur, E pour sa ville, A pour sa paroisse), FNAC (Fédération nationale d’achats des cadres), NRJ
Certains évoquent carrément une autre idée en parallèle (on parle d’acronyme signifiant) : Socrate (Système Offrant à la Clientèle la Réservation d’Affaires et de Tourisme en Europe), Ameli.

Les néologismes
> Des mots inventés et donc généralement disponibles.
Exemples : Yahoo, Twingo, Kangoo, Elexence…
Certains néologismes sont construits à partir de plusieurs mots existants : on parle alors de mots valises.

Les mots valises
> Des mélanges de mots que l’on retrouve partout (alicament = aliment + médicament ou même informatique = information + automatique).
Exemples : Craquotte (craquant et biscotte), Withings (wiki et things), Netflix (internet et flux de données (flow) avec l’ajout du suffixe « ix » plus dynamique), Numergy (numérique et energy).

Les contractions
> Des mots auxquels on a retiré des lettres.
Exemples : Engie pour Energie, Blk pour Black (un parfum), UrWay pour YourWay, Tumblr, Happn, Blendr, Grindr

 

La signature :

Egalement appelée « baseline » ou « tagline », il s’agit du slogan qui est parfois rattaché au nom et au logo.
La signature sert à expliciter le sens du nom et du logo et donc la promesse de marque ou l’activité de l’entreprise.
La création de la signature se fait souvent en même temps que celle de la marque : selon les propositions de noms, on explicite un aspect plutôt qu’un autre.
Si le nom est descriptif la baseline sera plutôt évocatrice/imagée. Et si le nom est très imagé, la baseline sera plutôt descriptive.

 

COMMENT ?

Processus :

Pour trouver le nom « parfait » (ce qui n’existe pas bien sûr ;)), il ne suffit pas de coucher sur le papier une liste de 20 noms puis de choisir.
Comme pour tout élément constitutif de l’image de marque, le nom est le résultat d’un travail de fond réalisé en amont.

Pour ma part (mais les agences travaillent aussi de cette manière), je réalise tout d’abord un audit de marché :
– grandes tendances, attentes et motivations des cibles, stratégies de positionnement et leviers de différenciation.
Puis un audit interne :
– pour un changement de nom (suite à une fusion, un conflit juridique, la volonté de s’internationaliser, ou tout simplement d’avoir un nom en meilleure adéquation avec son identité) ou la création d’une marque « fille » (ex Ourson de Lu) : d’où part-on ? quelle est l’image de marque actuelle qui est perçue par le biais des différents messages qui sont émis (nom, logo, discours sur site, plaquette…) ?
– pour une création de marque (sans historique) : que vend-on ? quelles sont les valeurs que l’on souhaite transmettre ?

Une fois que j’en ai tiré des enseignements, je construis ma vision de la plateforme de marque sur cette base :
promesse marketing (bénéfices consommateurs rationnels et émotionnels)
positionnement (point de différence principal vs concurrence)
identité (valeurs et personnalité)
Puis je me demande comment retranscrire ces éléments en termes de design et de discours :
ton employé (sérieux, humoristique, décalé, poétique…)
message de marque (point de différence mais reformulé pour la cible, le positionnement étant rédigé à usage interne).

Mes clients connaissent mieux que moi leur histoire, leur identité et leur marché mais sont très souvent (de leur propre aveu) pris par le quotidien de sorte qu’ils ne parviennent plus à prendre de recul.
Souvent également, ils n’arrivent pas à mettre les bons mots sur leurs ressentis (cf témoignage d’un de mes clients ici).

Nous affinons donc ensemble tous ces éléments et je leur propose plusieurs axes créatifs.
En effet un nom seul n’a que peu d’intérêt s’il n’est pas accompagné du design qui lui correspond. C’est un tout. Un axe créatif, que ce soit pour créer un nom de marque ou un logo, est une sorte de planche d’inspiration (ou moodboard) comprenant inspiration graphique (visuelle) et narrative (champ lexical/ébauche de noms).

Généralement ce travail me prend une semaine. Nous sélectionnons ensuite ensemble l’un des axes créatifs à pousser.
Pour l’affiner et arriver à une shortlist de 3/4 noms + univers graphique.
Cette partie est la plus longue car il faut (pour moi comme pour le client) s’imprégner des noms, tout en se laissant le temps de prendre du recul, laisser décanter, pour faire ses choix.

Nous procédons ensuite à un test des noms sélectionnés auprès d’un échantillon de la cible visée mais aussi des équipes, fournisseurs etc. Attention, ici il n’est pas question de jugement subjectif en leur demandant s’ils « aiment » ou « n’aiment pas ». L’objectif est de savoir ce qu’ils ressentent, ce qu’ils perçoivent des noms, pour vérifier que l’image envoyée est en adéquation avec l’image souhaitée.
Ainsi on peut, pour les orienter, leur poser des questions comme : quels mots vous évoquent ce nom ? Pensez-vous qu’il est plutôt classique, moderne, traditionnel ? S’il était un animal ce serait…? etc.

Vient ensuite le test juridique pour vérifier que la marque est déposable. Généralement on procède par ordre de préférence pour réaliser des économies : vérifier la déposabilité du choix 1. S’il est positif, pas besoin de vérifier les autres à moins d’hésiter entre deux (cf paragraphe « aspect juridique » ci-dessous).

Une fois qu’un nom est validé, je travaille en collaboration avec un designer/graphiste pour créer une marque cohérente à tous les niveaux (discours et design).
Il arrive parfois qu’un client hésite entre plusieurs noms et dans ce cas nous commençons à travailler avant le dépôt d’un nom, sur 2 ou 3 noms disponibles.

 

Aspect juridique :

En effet, tout nom doit être déposé auprès de l’INPI, dans la (ou les) classe de produits/services, puis pays concernés.
Pour connaître le numéro de sa classe c’est ici.
Lors de la recherche, je propose donc des noms qui sont disponibles à l’identique d’après l’INPI (recherche que tout le monde peut faire sur www-bases-marques.fr, mais qui est longue puisqu’à chaque nouvelle idée je dois vérifier).
Cependant cette 1ère vérification est loin d’être suffisante.
Car un nom à consonance proche, un concept proche (ex Adopte un + tout ce qui n’est pas adoptable en réalité est protégé par Adopte un mec!), ou un synonyme peut par exemple empêcher le dépôt d’une marque. Cela nécessite donc une recherche beaucoup plus longue et approfondie.
De même, un nom à très forte notoriété dans un domaine peut parfois empêcher le dépôt de ce même nom dans un autre domaine.
Car ce qui importe surtout c’est qu’il n’y ait pas « confusion possible dans l’esprit du consommateur » entre 2 marques.
Or pour être capable de trancher, il faut avoir étudié le sujet de très près et avoir de l’expérience (bien connaître les jurisprudences, etc).

C’est pour cette raison que je collabore avec des avocats spécialistes de la propriété intellectuelle.
L’aspect juridique est de loin le plus compliqué de l’exercice car aujourd’hui on compte plus de 3,7 millions de marques déposées dans la base de l’INPI et une marque est déposée toutes les 10 secondes dans le monde (source Creads). C’est un véritable casse-tête car quasiment à chaque fois que l’on pense tenir l’idée du siècle, la marque existe déjà (c’est aussi ce challenge qui me motive :)) !
Pour chaque idée, je recherche tous les synonymes et idées connexes possibles et imaginables.
Dans le même temps il ne faut pas oublier de déposer la signature de marque et le logo (marque « semi-figurative »), pour accentuer encore la singularité de votre marque et vous protéger en cas d’opposition.

Et il faut également en parallèle, dans un monde où le digital est incontournable, vérifier la disponibilité du nom de domaine. Il est fréquent que le nom choisi soit indisponible (sur les près de 53 millions de noms de domaines déposés en France, cela semble logique, d’autant que de nombreux « cybersquatters » les achètent en anticipation pour les revendre au prix fort). Dans ce cas il est possible de « contourner » le problème en choisissant un nom de domaine proche (en qualifiant le nom par exemple et en l’ajoutant avant ou après, avec ou sans tiret : groupe, agence, event, boutique…). Mais c’est plus facile à faire quand le nom est court bien sûr. Il est également possible d’utiliser de nombreuses autres extensions que .com et .fr, mais si un site au nom similaire existe déjà en .com et .fr, il faut faire attention à ce que l’activité soit bien différente de la vôtre et surtout à ce que l’internaute trouve votre site facilement !

 

Critères de choix :

Vous l’aurez compris, chaque cas est différent et il n’y a pas de règle applicable tout le temps. Cependant voici quelques critères de choix à prendre en considération :

1/ Noms communs 

Pour qu’un nom soit facilement déposable, il doit être unique (au moins dans son domaine). Vous imaginerez donc aisément que les noms communs soient à éviter autant que possible.
Cependant la grande mode est, surtout en Anglais, de changer l’orthographe du mot pour lui donner une personnalité, une singularité qui le rend unique.
C’est très souvent le cas dans l’univers des startups depuis quelques années, qui doublent une lettre, remplacent l’orthographe par sa traduction phonétique, ou encore accolent 2 noms communs : Gaarden, Karos, Kankaroo, Izziplace, Ouigo. Mais là encore comme je l’expliquais avant, ils ont pu les déposer uniquement parce qu’aucune marque proche (en termes de sens) n’existait alors dans leur catégorie.
D’autre part les grandes entreprises peuvent plus facilement se le permettre car elles déposent généralement leurs marques accolées au nom de leur groupe (ex. la banque en ligne Soon by Axa Banque).
Les grands groupes, même sans rapprocher la marque de leur groupe comme ci-dessus ont de toute façon les moyens de faire entrer la marque dans l’esprit des consommateurs (ex. Orange), en investissant des sommes énormes en marketing et publicité pour les imposer.
Ce sera d’ailleurs le cas pour le nouveau nom de Vinci Park « Indigo » j’imagine.
Ce qui n’est pas le cas pour les petites entreprises.

2/ Longueur 

Quant à la longueur, on entend toujours qu’il faut que le nom soit le plus court possible.

Je ne suis pas forcément d’accord. Bien sûr un nom court sera plus facile à retenir et à prononcer, mais ne choisissez pas à un nom court pour cette unique raison, au détriment du sens et de la symbolique qui s’y cache.

Cela dépend aussi du domaine d’activité et d’autres variables.
Exemple avec mon propre cas : Made with Curiosity n’est pas souvent prononcé puisque je suis consultante et que mon patronyme prévaut. Il me sert surtout à véhiculer un positionnement, des valeurs et des émotions.
Exemples de marques « longues » cohérentes : Nature & Découvertes, Comptoir des Cotonniers, parfum La fille de l’air de Courrèges.

3/ Langue 

La majorité des startups comme nous l’avons vu choisissent des noms anglais : d’une part parce qu’elles ont pour ambition de se développer et que dorénavant il n’y a plus de frontières.
D’autre part parce que pour nous, frenchies, surtout pour les jeunes générations, l’Anglais est moderne, cool, et il faut le dire plus adapté au naming (rien que ce mot est plus explicite en Anglais) : car souvent un terme anglais est plus court et plus évocateur qu’en Français. Exemple : Smart. Je vous mets au défi de le traduire par un terme aussi sympa.
L’Anglais est en effet beaucoup utilisé pour cibler les jeunes : BeMix et Next par exemple dans l’univers bancaire ou des médias pour s’éloigner des codes traditionnelles.
Cela dépend aussi de l’activité. Dans l’informatique ou l’ingénierie par exemple on utilise beaucoup l’Anglais au travail.
Bien sûr il y a des limites : si la marque a par exemple vocation à être commercialisée en France seulement, et que la cible n’est pas jeune, ce serait contre-productif. D’autant que si on a déposé son nom en France seulement (le faire partout serait très coûteux), on peut se retrouver avec des noms de marque et de domaine étrangers identiques.
A noter que les racines latines sont également très pratiques puisque compréhensibles par beaucoup (ex. Vivendi, Invictus).

4/ Sonorité 

A partir d’une même racine, on peut changer la sonorité d’un nom et donc sa personnalité.
Selon que l’on choisit des consonnes dures comme « k », ou des doubles voyelles comme « oo », on évoquera dans un cas le dynamisme, la solidité ; dans l’autre la douceur, la rapidité…
La seule règle à retenir est la prononciation qui doit rester accessible pour faciliter la transmission et la mémorisation.

5/ Personnification 

Nous l’avons vu avec les patronymes, de nombreuses entreprises utilisent le nom de leur créateur. Mais cela est cependant passé de mode dans la majorité des secteurs.
C’est moins créatif et moins évocateur que des marques inventées de toutes pièces.
C’est à mon sens intéressant uniquement pour ceux qui apportent une « patte » particulière (design/architecture/décoration, mode, danse, consulting…).
Les prénoms seuls et inventés ont également eu la cotte ces dernières années car la personnification permet d’humaniser et de créer une relation de marque de proximité : ex. Alice (internet), Charles & Alice, Michel & Augustin, Le Comptoir de Mathilde… Et encore mieux avec les surnoms : Bonne Maman, Mamie Nova, Café Grand’Mère

6/ Originalité 

Cela dépend des secteurs. Par exemple dans la mode et la musique on voit de tout ! Christine and the Queen a d’ailleurs fait l’objet d’un jeu sur les réseaux sociaux qui consistait à créer son propre nom de groupe à partir du prénom de sa grand-mère et du 1er objet qui croisait notre regard 🙂
Le Slip Français rencontre aussi un franc succès, mais surtout parce que tout le reste est en adéquation avec ce nom humoristique et décalé (design, campagnes de com…).
Dans le secteur bancaire c’est plus sérieux mais on trouve aussi quelques exceptions inspirées d’autres univers : The Store, BeMix.
Car cela dépend bien sûr de l’identité de la marque mais également de la cible à laquelle elle s’adresse.

7/ Tendances 

Il y a comme partout des phénomènes de mode (comme pour les prénoms d’ailleurs).
Et c’est normal car on s’inspire souvent de ce qui existe, même inconsciemment, et de ce qui vient de se faire et qui a fonctionné.
Après Vivendi est venue la mode des noms débutant par « viv » ; après Aventis les noms terminant par « is » ; après Mondeo les noms terminant par « eo » ; après Wanadoo, Google, les noms utilisant « oo ». Il y a eu la mode des noms en « X » (X Box, Xtremes de Quick, Signal Xperience)… Et depuis quelques années celle des « Q » sans u (Qilive, Qwid) et des « K » (Kadjar, Tubik).

Ces tendances sont globales mais voici à titre d’exemple un focus sur l’univers de la cosmétique et de la parfumerie avec 2 très bons articles : cosmétique ; parfumerie.

8/ Descriptif ou évocateur 

Dans le passé les entreprises portaient souvent le nom de leur fondateur (Michelin), de leur activité (la Compagnie Générale des Eaux, France Télécom, GDF-Suez), de leur ville/région (Rhône-Poulenc).
Elles étaient tournées vers elles-mêmes finalement, communiquant sur ce qu’elles savaient faire (discours métier dit « fonctionnel » dans le jargon) davantage que ce qu’elles promettaient à leurs cibles (discours orienté client dit « aspirationnel » : qui s’intéresse à leurs aspirations).
Aujourd’hui les noms ont vocation à refléter l’identité et les valeurs de l’entreprise ou de la marque et à stimuler l’imaginaire (d’où l’importance du processus de création décrit plus tôt) et sont donc plus poétiques, plus légers : Engie, Orange, Kyriad, Véolia, Résonances, Thalès, Aviva, Adagio, Indigo
Ces noms évocateurs sont aussi plus souples : ils ont l’avantage de ne pas restreindre l’activité de l’entreprise dans le futur, tant que l’on reste en cohérence avec les valeurs évoquées bien sûr.
Dans le covoiturage et la location ils sont d’ailleurs nombreux à avoir changé de nom dans ce sens : covoiturage.fr = Blablacar, voiturelib.fr = Drivy, locationdevoiture.fr = Carigami.
Si le nom est descriptif (ex. Orangina), l’entreprise aura forcément plus de mal à se diversifier. Ceci dit la diversification n’est pas toujours intéressante et ces dernières années on observe un recentrage des grandes entreprises sur leur coeur d’activité.
A l’inverse, si le nom est trop éloigné de l’activité il aura davantage besoin d’être explicité (signature, design, campagnes de communication).

 

CONCLUSION

Chaque marque a une histoire et une raison d’être uniques. L’enjeu consiste à les « raconter » du mieux possible pour que la cible le comprenne et s’en souvienne, et le nom est le 1er élément de cette histoire.
Il est d’autant plus important que l’on doit l’utiliser tous les jours (en rendez-vous, au téléphone, etc). Quoi de pire que de se rendre compte qu’on n’arrive pas à se l’approprier, à l’assumer ou qu’il n’est pas adapté, quand on a déjà développé tous ses outils de communication.
Alors ne le négligez pas et pensez stratégie de marque !

 

Un an en freelance

Un an en freelance

Un an que j’ai pris mon envol.

Un an d’épanouissement, de liberté, de rencontres, de motivation, et aussi parfois de doutes, d’attente et de frustration.

Etre son propre patron c’est tout ça à la fois. Bien sûr, le positif a pris le pas sur le négatif et je sais aujourd’hui que j’ai trouvé ma place.

 

LA DÉCISION

Après 5 ans d’expérience en entreprise puis en agence à Lille, je me destinais à poursuivre ma carrière à Paris, où est bien sûr concentré la grande majorité des postes de « planneurs stratégiques/consultants branding/consultants en stratégie de marque ». Et j’avais d’ailleurs commencé à passer des entretiens lorsque nous avons eu l’opportunité de partir vivre à Aix-en-Provence en 2013.

J’ai d’abord eu beaucoup de doutes quant à la possibilité de poursuivre une telle carrière dans le Sud. Mais j’ai décidé de privilégier la qualité de vie, pour une fois, et j’ai suivi mes envies.

J’ai tout de suite trouvé un poste en agence. Il s’agissait cependant d’avoir la double casquette chef de projet/consultante. Et finalement l’opérationnel a pris le pas sur le conseil et la stratégie et j’utilisais peu les compétences qui faisaient ma valeur ajoutée. L’idée de me lancer en freelance a donc doucement fait son chemin, au gré de rencontres enrichissantes. De nombreux indépendants m’ont encouragée sans pour autant dresser un portrait idyllique de ce « mode de vie » et je les en remercie : j’ai ainsi été préparée à tout ce que j’ai vécu ensuite.

 

LA PRÉPARATION 

Avant de me lancer j’ai suivi plusieurs formations : remise à niveau d’Anglais, webmarketing, « Osez Entreprendre » où j’ai peaufiné mon business plan.

Puis j’ai planché sur la création de ma propre marque. Beaucoup m’ont demandé pourquoi je n’utilisais pas simplement mon nom, et c’est légitime. En effet le personal branding à l’américaine a fait ses preuves mais créer des marques est mon métier et je suis convaincue qu’imaginer une marque « adaptée » à son marché, aux attentes des cibles, et qui retranscrit les bonnes valeurs est plus efficace encore.

J’ai alors utilisé les mêmes méthodes que pour mes clients et j’ai réfléchi entre autres :

> à ce que mes prospects (agences et entreprises) rechercheraient comme qualité chez un consultant « externe »

> aux valeurs – traits de ma personnalité que je voulais retranscrire.

Après pas mal de pistes différentes, j’ai commencé à tourner autour de l’idée de curiosité. Car la remise en question perpétuelle permet de ne jamais cesser de s’intéresser et d’apprendre. Et donc de comprendre. C’est ce qui mène à la créativité, ce qui permet de décloisonner et d’explorer de nouveaux territoires. Les 1ères phases d’entretien avec le client, d’observation, d’exploration, d’analyse du marché sont donc primordiales.

J’ai ensuite choisi de m’inspirer de l’idée de « made with love » pour le côté élaboration (travail approfondi) et pour évoquer l’importance de la relation en « one-to-one » et la dimension sur-mesure de mon travail d’indépendante, comme un artisan le ferait. Je vois chaque projet comme un renouveau, où certes les méthodes sont les mêmes, mais où il me faut faire preuve de curiosité pour appréhender la nouvelle marque et son environnement.

J’ai décidé de transmettre ces idées avec un logo quelque peu vintage à la forme d’écusson, une typo années 30 avec l’effet grossissant d’une loupe au centre et une ampoule dans le O pour retranscrire l’idée de curiosité, des surpiqûres évoquant le fait main, le tout associé au vert qui reflète des éléments de ma personnalité que je souhaitais valoriser (ce vert-ci était d’ailleurs la couleur Pantone de l’année) : calme, réfléchie, optimiste. J’ai complété cette identité visuelle par quelques photos pro cohérentes.

J’ai créé mon site seule grâce à WordPress, après avoir beaucoup lu (forums, blogs), beaucoup discuté (avec des freelances passés par là) et quelque peu galéré avec des bugs qu’ont résolu des développeurs que je connais. Je ne conseillerais donc à personne de se lancer seul à moins d’avoir les compétences nécessaires ou le bon réseau 😉

 

PETIT À PETIT L’OISEAU FAIT SON NID 

J’ai démarré sur les chapeaux de roues : après avoir proposé mes services à pas mal d’agences, je prenais part dès le premier mois à deux appels d’offre très intéressants. Ensuite tout s’est enchainé avec parfois plusieurs projets par mois (et quelques nuits blanches ;)), parfois zéro (l’irrégularité est en effet la principale difficulté), pour un total de 9 projets en un an.

Des projets passionnants, dans tous les secteurs (banque, salons professionnels, vin, centre d’affaires, épicerie fine, alimentaire grandes surfaces, covoiturage…) et pour toutes tailles d’entreprise, que vous pourrez retrouver pour certains au début de la rubrique Projets (d’autres sont toujours confidentiels).

Les derniers : https://www.madewithcuriosity.com/portfolio/les-sept-pierres/ / https://www.madewithcuriosity.com/portfolio/identite-sistem-provence/

Petit à petit, sans faire de prospection mais plutôt grâce au réseautage et au bouche-à-oreille, j’ai de plus en plus travaillé en direct pour des entreprises.

Les 2 sont enrichissants à différents niveaux et donc complémentaires : une agence fait souvent appel à moi pour mon expertise dans un domaine en particulier (complétée par celles des autres membres de l’équipe interne) et ma capacité à m’adapter aux méthodes qu’elle utilise tout en apportant une plus-value ; une entreprise attend souvent de moi une grande polyvalence et une capacité à l’accompagner de A à Z sur ses problématiques marketing et communication.

J’apprécie les 2 manières de travailler et il est vrai que les relations privilégiées avec les responsables de TPE/PME sont très agréables : travailler directement avec le décisionnaire permet une grande réactivité, efficacité, créativité. Cependant les clients des agences étant plutôt de grands groupes, les budgets sont plus conséquents et les projets de plus grande envergure. Je développe donc en parallèle mes collaborations avec de grandes agences parisiennes.

 

LES SOURCES DE MOTIVATION

Je ne l’imaginais pas à ce point mais en travaillant seule sur mes recommandations, « sans patron », j’ai pu aller au bout de mes convictions.

J’ai toujours été très autonome en agence également, mais il n’empêche que c’était souvent mon responsable qui avait le dernier mot. C’était bien sûr intéressant de débattre pour avancer (car il n’y a pas une vérité dans cet univers plus émotionnel que rationnel), mais j’ai parfois eu la désagréable sensation d’avoir cédé par facilité et manque de temps. On me demandait de travailler sur plusieurs projets en parallèle avec des délais très courts, ce qui m’obligeait parfois à hiérarchiser les projets par ordre d’importance (passer plus de temps pour le plus gros budget). Aujourd’hui j’ai bien sûr des deadlines également, mais c’est moi qui m’organise de manière à produire un résultat de qualité, quelle que soit la taille du client.

Etre freelance c’est être libre de penser, choisir, s’organiser.

Sur ce dernier aspect, l’intérêt est de pouvoir capitaliser sur les moments de la journée/de la semaine/du week-end où on est le plus efficace. L’important est plus le résultat que le temps passé (contrairement à encore beaucoup trop d’entreprises). Je peux ainsi me dégager du temps en semaine pour des activités perso ou pro mais qui ne concernent pas la « production » (réseautage notamment).

Cette réorganisation du temps et le fait de travailler seule me pousse en effet à aller à la rencontre des autres, notamment au sein d’associations, d’espaces de coworking ou de réseaux divers (on me dit souvent qu’on me voit partout ;)). Ces divers réseaux ont le point commun d’attirer des personnes curieuses et ouvertes d’esprit et donc une multitude de profils variés (beaucoup ont d’ailleurs changé de métiers plusieurs fois). Cette richesse a encore plus aiguisé ma curiosité et je me rends compte que tout est possible est que les seules limites sont celles que l’on s’impose.

J’ai notamment rencontré des freelances qui partagent la même vision du travail que moi, avec qui j’ai entamé de belles collaborations.

J’ai également rencontré une entrepreneure au sein d’une super association (http://www.entrepreneurielles.com) il y a un peu moins d’un an et je fais aujourd’hui partie d’une équipe d’une dizaine de personne qu’elle a rassemblées pour créer un évènement autour de la thématique de l’humain au coeur de l’entreprise. Je pourrais bientôt en dévoiler plus 🙂

Ces rencontres m’enrichissent sur le plan professionnel mais également personnel !

Cette année j’ai notamment découvert : le yoga, la méditation, la sophrologie, les conversations d’Anglais, des ateliers sur des sujets divers et variés, comment mieux consommer/mieux manger, le swing et j’en passe.

Finalement je commence à prendre conscience que me lancer à mon compte m’a permis de prendre ma vie en main. Agir et ne pas subir.

 

LES SOURCES DE FRUSTRATION

Comme dans tous métiers et tous statuts, il y a bien sûr également des aspects moins sympa !

Etre à son compte c’est tout d’abord « vivre son entreprise » de jour comme de nuit. C’est un peu fatiguant et un peu stressant (surtout la nuit!).

C’est aussi creuser un fossé d’incompréhension avec son entourage salarié. Certains pensent que tant que tu ne travailles pas en « production » sur un projet tu ne travailles pas tout court. Or être freelance c’est aussi : chercher des clients (prospection, réseautage, partenariats), rédiger des articles ;), de l’administratif, des devis, des factures et parfois des recours juridiques pour enfin obtenir son dû.

Car oui certains sont irrespectueux : aucune réponse malgré les relances à un devis qu’on t’a demandé de faire en quelques heures parce que c’était super urgent, après t’avoir fait venir sur place pour une réunion de 3h ;

D’autres sont malhonnêtes : tu collabores avec une agence sur un appel d’offre, tu fais le travail en 3 jours au lieu de 7, le week-end et la nuit, on te remercie chaleureusement pour la qualité de ton travail – tu as vraiment tout donné – puis on te dit qu’on te fait le virement et qu’on te tient au courant de la réponse du client (tu es payée plus si vous gagnez l’appel d’offre). Et tu n’as plus aucune nouvelle (tu obtiens finalement le montant « si perdu » faute de mieux après mise en demeure).

On a beau s’y attendre : c’est éreintant et difficile à gérer psychologiquement.

En parlant d’appels d’offre : la grande majorité des entreprises mettant en concurrence plusieurs agences ne rémunère que celle qui est retenue. Les autres travaillent pendant plusieurs semaines pour rien. Enfin pour rien : pas pour tout le monde car pour ce qui est des idées, celles-ci ne sont pas protégées et il est fréquent que l’entreprise s’inspire de la recommandation stratégique (parfois mêmes du travail graphique) impunément.

Ces agences font souvent appel à des freelances en soutien : si l’appel d’offre est perdu, certaines les dédommagent (généralement 50% du montant), d’autres non car elles considèrent (je cite) que « c’est un investissement commercial pour le freelance » au même titre que c’est le cas pour elles. Sauf que : une agence verse quoiqu’il arrive des salaires à ses équipes qui sont donc assurées de pouvoir manger à la fin du mois, contrairement aux freelances (à moins bien sûr de gagner suffisamment pour mettre de côté mais impossible au début). Et je ne parle pas de ceux qui te demandent « ton conseil » (après tout tu es « consultant » ;)) et font les morts quand tu évoques tes tarifs.

Mais fort heureusement la majorité de mes clients, agences comme entreprises, partagent mes valeurs et je les en remercie vivement 🙂

 

LE BILAN

Il me semblait important d’évoquer le bien comme le moins bien car faire un bilan c’est aussi ça, et on dresse souvent un portrait idyllique du travail indépendant. Les freelances que j’ai rencontrés et qui ont été honnêtes sur tous ces aspects m’ont beaucoup aidée car je me suis lancée en connaissance de cause.

Je ne regrette absolument pas mon choix et j’ai toujours la même énergie et la même motivation pour développer « ma petite entreprise » et pouvoir en vivre convenablement.

Etre freelance, c’est une formidable expérience et c’est surtout l’opportunité de s’épanouir et de révéler pleinement son potentiel : de devenir soi-même.

 

Pourquoi investir dans le marketing et le branding

Pourquoi investir dans le marketing et le branding

Les dérives du marketing

J’ai beau travailler dans la sphère du marketing, certaines choses m’exaspèrent :

  • les ouvertures faciles impossibles à ouvrir
  • les fausses appellations comme « cuit au torchon » sur le jambon, ou « cœur de bœuf » sur les tomates qui n’ont conservé de la cœur de bœuf que la forme (j’ai vu pas mal de reportages sur le sujet)
  • les câbles de chargeurs d’IPhone qui partent en morceau (et l’obsolescence programmée)
  • les pubs insupportables avec des acteurs qui jouent faux (cadeau : Panzani https://www.youtube.com/watch?v=ZHRxs-zpaiE)

Je vous laisse compléter la liste !

 

Cependant, elles ne sont pour moi que les conséquences d’un mauvais marketing. D’incohérences qui portent préjudice à l’image de ces marques et à la confiance qu’ont placée leurs consommateurs en elles.

La marque Abercrombie & Fitch en a d’ailleurs fait les frais. Elle a tout misé sur une image de marque branchée alors que ses produits sont réputés très chers pour une piètre qualité. La marque a en plus adopté une stratégie de communication qui fait polémique : elle fait l’éloge de la « minceur et de la beauté » (ou plutôt de la maigreur et de la beauté : la preuve avec le lancement d’une ligne taille XXXS en 2014), et assume totalement s’adresser aux enfants populaires comme l’affirmait le PDG il y a quelques années : « Dans chaque école, il y a les enfants cool et populaires, et puis il y a les enfants pas tellement cool. En toute honnêteté, nous nous adressons aux enfants cool ».

Résultat : les consommateurs ont dit stop et ses ventes sont en baisse continue en Europe. (Pour en savoir plus : http://www.focusur.fr/a-la-une/2014/11/14/abercrombie-devenue-marque-ringard-en-France).

abercombie

 

Même les marques issues de multinationales peuvent de moins en moins se permettre de « tricher » car les consommateurs sont de plus en plus avertis, exigeants et méfiants… Et ce malgré les énormes moyens déployés en publicité pour faire oublier qu’il s’agit seulement de positionnements marketing (ex. Danone qui avait du se résoudre à changer « Bio » en « Activia »).

A contrario, celles qui perdurent sont celles qui adoptent une image de marque conforme à leur identité.

 

 

L’importance du branding :

En effet, c’est le principal message que nous avons essayé de faire passer avec Aurélie Ronfaut dite Thi-lùu (http://www.thiluu.com) la semaine dernière, lors de l’atelier que nous avons animé sur le pouvoir de l’image de marque au Coworkin’Aix.

Une « bonne » communication est une communication cohérente dans son ensemble.

 

Le « branding » consiste à positionner une marque dans l’esprit du consommateur pour réunir « identité de marque » et « image de marque » :
> L’identité d’une marque est ce qu’elle est, fondamentalement. Elle est constituée bien sûr des produits et services (ex avec Orangina qui a fait de sa faiblesse – la pulpe qui « reste en bas » – une force, et dont la forme de la bouteille est facilement reconnaissable), mais également d’un ensemble de valeurs et d’une personnalité, d’un patrimoine.

> L’image de la marque est la manière dont elle (marque/entreprise/personnalité) est perçue par le public.

Cette perception passe par une multitude d’éléments physiques et immatériels : nom+signature, identité visuelle (typo, couleurs, formes, symboles, style photographique…), produits et services eux-mêmes (design, qualité, packaging, prix), lieu de vente, communication (ton employé sur les réseaux sociaux, dans la pub, les évènements…).
Cet ensemble de signes génère des émotions. Certaines sont personnelles mais pour la plupart elles sont partagées collectivement. Comme la sémiologie (science des signes) l’explique, nous sommes en effet fortement conditionnés culturellement parlant. Les couleurs ont par exemple différentes significations en Europe et en Asie.

La sémiologie et le branding s’intéressent à cette part collective pour pouvoir transmettre l’identité d’une marque à une cible définie. Plus la cible visée est restreinte, plus elle forme un ensemble cohérent, et plus il sera facile de transmettre un message/des émotions.

 

Le branding se situe bien en amont de la publicité : il touche au nom, au produit/service, à l’identité visuelle, tandis que la publicité sera l’une des expressions possibles du branding (ponctuelle au même titre qu’un évènement).

Il permet à une marque de :

  • se démarquer
  • garantir/rassurer
  • valoriser le consommateur
  • fidéliser

Et donc : de lui donner de la valeur ! Le branding apporte à la marque d’autres dimensions :

Fonction transactionnelle + fonction identitaire (sentiment d’appartenance à une communauté) + fonction aspirationnelle (terme souvent moqué, il est pourtant important = qui touche aux motivations profondes des consommateurs : ce à quoi aspire la cible).

 

Le branding permet de se positionner sur un marché, d’affirmer sa singularité, sa différence. Bien sûr une marque ne peut pas plaire à tout le monde mais c’est bien l’intérêt ! Plaire à tout le monde, c’est ne séduire personne. Il faut réussir à attirer les « clients idéaux ». Ceux qui feront du bouche à oreille gratuitement, qui seront fidèles.

Prenons comme exemple l’univers de la mode : les marques Desigual et Naf Naf fonctionnent toutes les 2 très bien mais leur positionnement et leur cible sont totalement différents !

Parce qu’elles ont accepté de ne pas plaire à tout le monde et s’adressent à une certaine cible, avec une cohérence à tous les niveaux : style vestimentaire, identité visuelle, boutiques, pub, évènements…

desigual

nafnaf

Et c’est valable dans n’importe quel secteur.

Dans l’univers des banques en ligne par exemple, les marques Soon et BforBank ont elles aussi adopté un branding efficace à destination de 2 cibles différentes.

soon

bforbank

 

Les petites entreprises ne devraient pas négliger cet aspect non plus !

Prenons l’exemple des glaciers : une grande partie d’entre eux n’a aucun branding. Ils pensent que la qualité de leurs glaces suffira à faire la différence. Et c’est vrai pour certains qui sont implantés depuis longtemps, et pour lesquels le bouche à oreille et la renommée suffisent. Mais ceux-ci ne pourraient tout de même pas développer de franchise s’ils le souhaitaient, car il faut un concept fort et unique (non facilement copiable) pour cela, à l’image d’Amorino par exemple (forme des glaces, identité visuelle, univers boutique…).

amorino

 

 

Construire une plateforme de marque

Pour créer un branding cohérent, il faut poser les fondamentaux de la marque pour définir une stratégie (oui, c’est ça mon métier ;)). Dans le jargon, on parle de « plateforme de marque ».

Cette plateforme, généralement très schématisée/visuelle, permet de construire étape par étape un branding cohérent.

Pour cela on doit comprendre à qui on s’adresse (cible) et contre qui on se « bat » (concurrence) : quelles sont les attentes et motivations profondes des cibles (lire mon article sur l’insight consommateur : https://www.madewithcuriosity.com/insight-consommateur/), les tendances du marché, les différentes stratégies de positionnement et donc les leviers de différenciation.

Cette étape cruciale d’audit de marché, faite d’observation, de recherches et d’analyse est fondamentale, pour pouvoir définir la « promesse marketing » et les preuves que l’on apporte au consommateur pour qu’il croit en cette promesse.

Une promesse seule est bien sûr insuffisante puisqu’elle peut être similaire à celle que propose une autre entreprise : il faut donc également définir ce qui différencie la marque de ses concurrents > c’est le positionnement. Généralement on le formule de cette manière, en se comparant aux autres : « le leader de… », « la marque la plus… », « l’alternative à… ».

 

C’est sur cette base, en cohérence avec l’identité de la marque (valeurs, personnalité, patrimoine), que l’on va pouvoir créer tous les éléments qui constitueront son image : nom, identité visuelle, discours…

Ceux-ci seront utilisés sur tous les supports de communication (site, plaquette, carte de visite…). Cette plateforme de marque est également garante de la cohérente de toutes les actions de communication (ponctuelles) avec la stratégie : évènementiel, pub, etc.

Cette plateforme est aussi bien utilisée pour créer une marque que pour en « repositionner » : dans ce 2e cas, on s’attache à analyser les choix de la marque pour déterminer s’ils sont cohérents avec les attentes des cibles, les tendances de consommation, les concurrents en place, les valeurs et la personnalité de la marque, etc.

L’objectif étant de vérifier que l’identité de marque est bien transmise à travers son image (et tous les signes qui la composent). Etre conscient de ses atouts est également essentiel pour bien les valoriser et ainsi s’affirmer pour mieux se démarquer.

 

 

Conclusion

La saturation des marchés a rendu le branding (et donc le marketing et le design) indispensable, car le prix ou la technologie ne sont plus des facteurs de différenciation suffisants.

Et les consommateurs étant de plus en plus méfiants et exigeants, cela pousse finalement à adopter la meilleure stratégie de marque possible.

Les startups qui parviennent à lever des fonds sont celles qui ont compris l’intérêt du branding et qui viennent concurrencer des entreprises à l’image vieillissante… qui devront s’adapter pour survivre.